Fictions sonores et théâtre parlé

Walter Proof
2 min readMar 8, 2020

(je note ça là tout de suite avant de l’oublier)

En écoutant la (formidable) fiction de France Culture « Projet Orloff », je me suis fait la réflexion suivante : je suis définitivement de l’école « théâtre parlé », en tant que créateur tout au moins. Ce terme utilisé par les spécialistes de la Saga MP3 résume assez bien mon approche de la création audio. En gros, et d’après ce que j’en ai compris, une grande part de la création actuelle repose plutôt sur des techniques utilisées dans les Anime japonais : enchaînement des répliques sans temps mort, musique en soutien quasi-permanent de l’action, utilisation ponctuelle de bruitages non réalistes pour souligner les effets comiques ou dramatiques, etc.

Ces derniers temps, je me suis laissé aller à appliquer certaines de ces règles, pensant gagner en dynamisme. Or je m’aperçois que je suis définitivement de l’école « théâtre parlé ». C’est ma culture, j’ai grandi avec. Les « Maîtres du mystère » ou la « Tribune de l’Histoire » sur France Inter, « Signé Furax » de Dac et Blanche, et autres feuilletons radiophoniques, « Oumpah Pah » et autres adaptations de BD sur microsillon… Mes codes sont les leurs : temps de réflexion accordé aux personnages quand la situation l’exige, même si ça ralentit l’action en générant des pauses dans les dialogues, musique pour lancer l’action (quand elle n’est plus utile, on l’enlève), bruitages réalistes, jingles pour les ponctuations, etc.

Axes d’amélioration (rien à voir avec ce qui précède) :

  • Développer les actions et les enchaînements de situations en temps réel (ou presque) dans les scènes. Il faut qu’on comprenne ce qui se passe, sans ambiguïté possible, grâce au dialogue, même si ça demande un peu plus de temps. J’ai trop tendance à considérer pour acquise une situation non décrite. Si l’auditeur ne la saisit pas, c’est manqué.
  • Mais ne pas prendre l’auditeur par la main pour autant. S’il est impératif de comprendre ce qui se passe (comme si on le voyait), ça ne veut pas dire qu’on doit forcément savoir ce que ça implique pour la suite. On peut laisser le doute sur les intentions ou les motivations des personnages, pas sur le déroulement de l’action.

Walter Proof
« Mes pensées à moi quand j’y pense »

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